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5G : facteur de réduction!

Facteurs de réduction.JPG

OFEV : "Téléphonie mobile : l’aide à l’exécution relative aux antennes adaptatives est publiée" [document]
 

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Le principe de précaution appliqué à la téléphonie mobile est mort aujourd’hui

Les "aides à l’exécution" de l’ORNI viennent d’être publiées [23 février 2021].

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Pour les plus grosses antennes adaptatives 5G (64T64R), un facteur de réduction théorique de la puissance de ces antennes d’une valeur de 10 va être appliqué. Oui, cela veut bien dire que les antennes ayant le plus de cellules auront le droit d’émettre « à court terme » 10 fois plus fort !

Par exemple, une antenne adaptative 5G de 10'000 W à 64 cellules, se verra gratifiée d'un facteur de division de 10, qui donnera alors une puissance calculée de 1000W seulement. Un facteur de 10 sur la puissance émise correspond à un facteur 3.16 sur l'intensité maximale du champ électrique, ce qui reviendrait à autoriser non pas 5V/m mais 5 * 3.16 = 16V/m dans les lieux d'utilisation sensibles (LUS), comme une chambre à coucher ou une salle de classe. Où est le principe de précaution ?

 

Certes, les antennes adaptatives doivent être normalement dotées d'un dispositif de régulation automatique de puissance pour limiter la puissance moyenne émise à 6V/m maximum. Mais cela ne limite pas les valeurs de crête, or c'est bien de cela dont nous parlons ici.
 

Et pire encore, si un LUS se trouve sous le feu de deux antennes 5G 64T64R, la valeur d'immission sera 22V/m !

Ceci n'est pas un cas théorique car il est rendu probable par l'usage hélas de plus en plus répandu car poussé par les opérateurs, d'appareils "internet boosters" sans fil, ou de personnes utilisant leur mobile 5G pour accéder à internet, et qui chargeront en permanence le réseau mobile. Les faisceaux 5G seront dans ce cas sinon permanents, du moins très fréquents dans la même direction, rendant possible ce genre de croisement.

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Antennes adaptatives double faisceau.JPG

Dans le cas d'un croisement de trois faisceaux, qui serait aussi fort possible selon la prolifération attendue de la 5G, on arriverait alors à une intensité de 27V/m avec une limite d'émission à 5V/m (cas d'une installation multifréquences), et 33V/m avec une limite d'émission à 6V/m (cas d'une installation 5G fast seule).

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Citation du document publié par l'OFEV : "Son emploi [du facteur de correction] permet aux antennes adaptatives de dépasser pendant un bref laps de temps la puissance d’émission utilisée pour le calcul. [...] un dispositif automatique de limitation de puissance [...] garantit que la moyenne pondérée sur 6 minutes de la puissance émise ne dépasse pas la puissance émettrice servant au calcul."

On reste donc dans la logique du seul effet thermique, en excluant tous les effets biologiques, pour lesquels on sait que les valeurs maximales instantanées sont importantes. Dans le briefing de février 2020 du service scientifique du Parlement européen concernant la 5G, on peut lire à la page 8 : "... des études montrent que les CEM pulsés sont dans la plupart des cas plus actifs sur le plan biologique et donc plus dangereux que les CEM non pulsés".

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Dans la "newsletter" du groupe consultatif BERENIS mandaté par le DETEC, consacrée en priorité aux effets biologiques des rayonnements non ionisants (RNI) tels que le stress oxydatif cellulaire, on peut lire ceci : "une tendance se dessine néanmoins, à savoir que l’exposition aux CEM, même à faible dose, peut entraîner une rupture de l’équilibre oxydatif".

 

Ces "aides à l'exécution" étaient attendues depuis longtemps par les cantons mais leur contenu est pour le moins inquiétant pour la santé future de la population, particulièrement compte tenu du nombre grandissant de personnes qui deviennent intolérantes aux ondes électromagnétiques (EHS). Les impacts santé des RNI ne se limitent toutefois pas à une intolérance mais couvrent une gamme large d'affections diverses qui peuvent être graves. Les impacts environnementaux ne sont pas pris en compte non plus. On peut donc bien parler de "mort du principe de précaution".

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Selon la procédure de mesure appliquée, telle que celle préconisée par le METAS, un facteur de réduction supplémentaire peut également être appliqué à la mesure, selon les cas.

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Le risque est double : premièrement, que les cantons qui pratiquaient un "gel administratif", à l'instar des cantons de Vaud et Genève, cessent de le faire et accordent maintenant massivement les nombreuses demandes de permis de construire en attente pour des antennes adaptatives 5G, et deuxièmement, que la population, ainsi que l'environnement, se trouvent exposés à une irradiation grandissant exponentiellement au cours du temps avec l'adoption de plus en plus large de la 5G, particulièrement avec toute une pléthore d'objets connectés et de téléphones mobiles.

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Il est important de noter qu'en effet les facteurs de réduction sont calculés en prenant en compte une utilisation moyenne estimée de l'antenne qui ne correspondra plus à la réalité dans un futur peut-être très proche, vu que les opérateurs proposent maintenant des "internet boosters" utilisant le réseau mobile pour "booster" le réseau fixe, ce qui est une aberration tant du point de vue technologique que du point de vue de l'impact potentiel probable sur la santé et l'environnement

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Le résultat est donc que l'on pourra prétendre que ces antennes adaptatives respectent les limites d'émission de l'ORNI (5 ou 6V/m selon le cas) mais ce sera doublement inexact car non seulement ce calcul sera basé sur une moyenne sur 6 minutes de la valeur efficace du rayonnement, sans réelle prise en compte des valeurs de crête, mais surtout il sera réduit d'un facteur pouvant aller jusqu'à 10. On aura ainsi réussi le tour de force d'augmenter les puissances émises sans augmenter pour autant les valeurs limites... ce qui avait effectivement été refusé deux fois par nos élus, et qui posait problème pour le déploiement de la 5G, le rendant extrêmement malaisé voire quasiment impossible selon les fabricants d'antennes. 

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Ci-dessous un exemple de calcul de valeur efficace moyennée réduite, on peut obtenir une valeur moyenne de 6V/m alors que les pics d'intensité montent à près de 16V/m.

Valeur efficace moyennée 6 min 16V (3).JPG

L'aide à l'exécution publiée par l'OFEV recommande d'appliquer un facteur de correction, mais sans effectuer de procédure de permis de construire pour son application. Si la recommandation d'exécution est suivie, les exploitants doivent seulement informer le canton que l'installation est une antenne adaptative. Il ne faut même pas déclarer l'intensité du rayonnement de l'installation. Cela revient à dire que les opérateurs disposent d'une petite puissance approuvée par la municipalité et qu'ils transmettent ensuite avec une puissance beaucoup plus importante (jusqu'à 10 fois la puissance !) sans nouvelle autorisation. 

 

Pour plus d'infos, voir la lettre de l'association "Schutz-vor-Strahlung" aux communes (version en français).

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Communiqué de presse des MÉDECINS EN FAVEUR DE L'ENVIRONNEMENT

(MfE, AefU en allemand)

"Antennes 5G : une augmentation des valeurs limites par une voie détournée"

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